A Saint-Jean-de-Boiseau
Ouverture
des “Chambres d’artistes au château du
Pé”.
Nouvelle
étape du parcours pérenne Estuaire !
En
1992, Saint-Jean-de-Boiseau a acquis ce château du XVIIIe
siècle et son parc boisé de 7 hectares. Ayant
pour souhait d’en faire un lieu culturel et un gîte
d’étape, la commune a fait appel à
Estuaire pour l’aménagement de six chambres.

De gauche à droite
- en haut : La Grande
Question de Bevis Martin et Charlie Youle, NEBELGLANZ
d’EVA & ADELE, Antichambre
de frédéric dumond et Emmanuel Adely
- en bas : There Was a
Bad Tree de John Giorno et Ugo Rondinone, “Est-il bien prudent
d’envoyer des messages aux extra-terrestres ?” de
Mrzyk et Moriceau, Saturnia
Pyri de Sarah Fauguet et David Cousinard.
Photos © B.Renoux
Un château en tuffeau, posé sur une butte, domine
d’un côté une pièce
d’eau et de l’autre les vastes marais de Loire : le
cadre évoque d’emblée
l’univers des contes de fées. À
l’intérieur, un bestiaire fantastique, des meubles
cachés dans les cloisons, une fenêtre qui parle,
des formes sortant des murs : c’est aussi à la
manière du conte qu’on peut aborder les chambres
imaginées par les artistes.
Les contes sont
l’une des plus vieilles formes d’expression de
l’histoire de l’humanité, voyageant
à travers les siècles et de bouche à
oreille sur toute la surface du globe, s’adaptant aux
mœurs et coutumes des sociétés
traversées. De ces épopées
merveilleuses se dégage une vision renouvelée de
la communauté humaine et de l’individu
propre.
À l’instar des contes, les six portes des chambres
ouvrent sur six univers qui sont autant de lectures du monde que de
miroirs sur notre être profond.
Comme une invitation
à aborder la “chambre” comme lieu de
l’intimité, ce sont six couples
d’artistes qui ont été
conviés. Certains sont perçus dans le monde
artistique comme des entités indissociables, les autres sont
des couples dans la vie mais n’avaient encore jamais
développé un projet commun.
BEVIS MARTIN
ET CHARLIE YOULE
La Grande
Question
Coupe des organes reproducteurs d’une fleur,
évolution d’un fœtus de chien, larve de
poisson, naissance d’un arbre, coït : le bas-relief
qui court sur les murs explore le mystère de la vie.
Poursuivant leur analyse de la pédagogie, de la morale
véhiculée par l’institution, les
artistes ont puisé dans l’imagerie des livres
d'école et des ouvrages scientifiques. Les
échelles bouleversées où le
microscopique devient grand et le grand petit, créent une
sorte de jeu de piste existentiel.
EVA &
ADELE
NEBELGLANZ
Néologisme de Goethe, “Nebelglanz”
pourrait se traduire “brouillard de
clarté“. Le mot, propice au rêve, porte
en lui une contradiction de sens. Il ternit et illumine à la
fois, il cache et révèle, il inquiète
et fascine. Il en est ainsi de l’acte créatif de
ce couple qui fait de sa vie une œuvre. La peinture murale
qui orne la chambre rouge conjugue force de l’expression
plastique et œuvre purement conceptuelle,
référence à l’amour,
à la sexualité, aux rêves, au
caractère éphémère de la
vie.
FREDERIC
DUMOND ET EMMANUEL ADELY
Antichambre
En pénétrant dans l’espace, on ne
trouve qu’un siège près de la
fenêtre. C’est en observant plus attentivement les
boiseries que des possibilités apparaissent. Un pan de mur
devient lit, l’autre est un secrétaire, des niches
ou un placard. C’est un lieu à activer, un livre
à ouvrir, une page blanche à remplir.
Perpétuant la tradition des boiseries classiques et des
portes camouflées, les artistes-écrivains jouent
avec notre curiosité, dévoilant ici et
là des textes de leur composition.
JOHN GIORNO
ET UGO RONDINONE
There Was a
Bad Tree
Une réplique de la fenêtre de la chambre est
apposée sur le mur. Depuis les vitres noires et
réfléchissantes, est diffusé un
poème de Giorno, figure de la beat generation, There Was a
Bad Tree. Ce conte moderne d’esprit utopique et
révolutionnaire évoque l’acharnement
des hommes à vouloir détruire un
“mauvais arbre”, finalement sauvé par
une communauté humaine apaisée. À la
différence de la fenêtre ouverte sur
l’extérieur, celle-ci agit comme
véhicule à l’introspection.
MORICEAU ET
MRZYK
“Est‐il
bien prudent d'envoyer des messages aux extra‐terrestres ?”
La nuit, moment propice au mystère, aux angoisses, au
rêve, colonise les murs de sa noirceur. Ici et là,
des boîtes enferment d’étranges insectes
tantôt effrayants, tantôt remarquables de
beauté. Papillon de nuit, scarabée aux ailes
irisées, phasme à l’apparence de
brindille, un cortège des cinq continents invite
à un voyage onirique. Les chevets, sculptés
à l’effigie d’un homme barbu, figure
fétiche des artistes, semblent exprimer des sentiments que
l’on partage : joie, étonnement et fascination !
SARAH FAUGUET
ET DAVID COUSINARD
Saturnia
Pyri
Sur le plancher de tomettes en chêne, une porte ouvre sur une
trappe : le lit apparaît. En face, la cheminée
monumentale, en bois d’essences nobles, installe un sentiment
ambigu, entre admiration et inconfort dû au danger potentiel
d’une cheminée inflammable. La marqueterie
s’inspire d’un motif relevé sur les
ailes d’un papillon de nuit géant en voie de
disparition, le Saturnia Pyri. Sa particularité :
apprécier le climat de l’estuaire, ne pas
s’alimenter et mourir juste après
l’accouplement…
Informations pratiques :
5 chambres double (dont une accessible aux personnes à
mobilité réduite)
1 chambre familiale.
Tarifs (petit-déjeuner inclus) :
. En semaine : 75€ la chambre double – 100€
la familiale
. Le WE (Vend-sam-dim) : 90€ la chambre double –
115€ la familiale
Jusqu’au 30 septembre 2011 : location possible tous les jours sauf le mardi soir.
Réservation auprès de Nantes.Tourisme : T. 0892
464 044 (0,34€/mn) ou www.nantes-tourisme.com
ou auprès de Sylvie Hubelé, gérante
des Chambres
d’artistes, T. 06 09 43 01 63
Visite (entrée libre) les dimanches de 14h à 18h.
|